Une cabine sans fenêtre au parfum tabac froid, l’air y arrive par tuyaux mais les lits sont propres et moelleux, le sol vibre un peu.
Une Porsche Carrera garée sur le pont arrière, dont l’alarme se déclenche régulièrement, façon coucou avec warning.
Un chauffeur routier fait les cent pas sur le pont 8, il ne desserre pas la mâchoire et semble pourtant parler tout seul.
Un couple de trentenaires joue de la guitare assis par terre sur le trottoir d’à côté, enfin sur l’acier bleu du pont.
Une cheminée de bateau qui crache avec filtre sa combustion de fuel lourd transformée en puissance d’hélices et nuisance co2.
Des couples de retraités humant les embruns, émus de retrouver des sensations qu’ils pensaient avoir oubliées.
Un chef de bar qui s’énerve quand on lui parle en Italien, il jure what the fuck qu’il est espagnol et qu’on doit lui parler anglais.
Un couple de jeunes allemands avec un jeune enfant qui passe son temps le nez au vent sur le pont en campement zadiste sans pancartes.
Une grille de ventilation géante qui crache des humeurs lasses d’eggs and bacon frit pour donner raison au barman WTF.
La queue de chauffeurs routiers devant le Casino à l’ouverture à midi, on se presse ici pour les frissons des jeux.
Des îles qui se dessinent au loin, et dont les contours se précisent, 3 heures plus tard, c’est Corfou sur toutes les lèvres.
La petite fille du couple d’allemands crie hallo en direction d’un bateau qu’on croise, elle agite le bras de son doudou chimpanzé.
Des chauffeurs routiers qui ne quittent plus le bar et papotent entre eux sauf quelques solitaires qui fument en regardant la mer qui les regarde aussi.
Des couples de retraités qui prennent le frais sur le pont 8 tout près de l’espace hélico, on est jamais trop prudent.
Une dame à l’anorak rose avec ses deux Malinois au bout d’une laisse, qui n’arrivent pas à gratter le pont 6 après leur pipi.
Une nuit lourde aux rêves surpuissants entre surfaces et profondeurs bercés par la ventilation forcée des conduits aerophages.
Le temps d’écrire ces lignes et c’est les fish and & chips qu’on sent derrière les grilles, à croire qu’on est tous devenus angliches.
Je vais aller voir le barman et lui demander « un’ Capuccino per piacere » I don’t know how to say it in english – but I’m sure to prendre un pain.
Des molécules de poisson grillé nous vrillent maintenant l’estomac et le correcteur automatique écrit « l’estac ». Quel poète !
Je devrais le laisser faire…
Nous voici en Grèce ! Brise légère, ciel bleu et soleil ! A peine le temps de se dire au revoir, chacun retourne à son petit ou grand véhicule.
Je vous reconnais bien là : c’est vous le couple de petits retraités à côté de l’hélico !
Et Luc qui nous fait du Blaise Cendrars qui s’est trompé de voyage…
Profitez de Corfou, de ses légendaires roses blanches, dixit Nana.
Des bises
Cat
Oui bien sûr c’est nous (aussi) à côté de l’aire des hélicos 😂
Corfou, nous l’aurons simplement vue, au retour peut-être ? Le nombre de choses qu’on pense faire au retour haha 😃😉
Bleu très méditerranée, on oublie les odeurs 🙂
Whaouh !!! Quels bleus
Oui hein !? Des qu’on est montés à bord du bateau, on a commencé à en voir de plus en plus de nuances !