Au réveil ce matin, on découvre une épaisseur de poussière partout, sur chaque objet, vêtement, jusqu’à l’intérieur de la tente… puisqu’on ne met plus le double toit depuis quelques jours pour avoir moins chaud.
Un vent constant a recouvert tout le secteur d’une poussière de sable fin pendant la nuit. Le soleil est levé mais on ne le voit pas. On devine qu’il fait jour, dans une lumière crayeuse jaunâtre. Aucune Montgolfière n’a décollé aujourd’hui. Nous avons eu de la chance de les voir hier dans de très bonnes conditions avec Marc et François, Matthieu et Romain !
On a de nouveaux voisins, un couple avec une jeune enfant, ils sont Iraniens. Il ont dit qu’il faisait 46 degrés en ce moment dans le sud de l’Iran !
Départ 8h30 ce matin pour une ballade en montagne de 3 heures dans la vallée des Roses, la rose et la pourpre, parsemées d’églises troglodytes du Vlll ème siècle, soit les plus anciennes en Cappadoce.
On se gare dans le centre du village de Çavusin, à 6 kms de Goreme. Tout est tranquille, on croise très peu de monde ici. La paroie creusée de restes d’habitations troglodytes est impressionnante.
On marche jusqu’au cimetière qu’on traverse, et à la patte d’oie on prend la 3eme voie à gauche (indication qui s’avérera une erreur du Guide du Routard, ce n’est pas la troisième mais la deuxième, il faut donc continuer tout droit sur la piste la plus large).
Je vous raconte donc le parcours que nous avons fait, avec ces indications erronées. On a compris au retour et après plusieurs errements en cours de chemin, qu’on avait fait le circuit à l’envers.
On longe des vignes et des vergers, très verts et soignés. C’est étonnant comme les vignes ont leur tronc central recouvert de sable en monticules assez hauts. Nous n’avons pas goûté le vin d’ici, il y a fort à parier qu’avec ces conditions, il soit bien tanique et alcoolisé. Daniel, Christian, vous connaissez ?
Pendant que j’ai encore du réseau, j’ouvre maps.me et télécharge la carte régionale. Cette application gratuite issue du logiciel libre permet une géolocalisation très fine sur une excellente carte, libre également (OpenStreetMap). Avec ça, vous pouvez aller partout dans le monde sans vous perdre, sans avoir besoin de forfait ni de couverture réseau. A pied, on a un guidage précis sur les sentiers et sur le relief. En véhicule, on a un guidage précis sur toutes sortes de voies et routes. Il faut juste activer son gps (localisation).
La ballade est une boucle de trois heures, il va faire très chaud dans un peu plus de deux heures, on a qu’un litre d’eau. Autant ne pas se perdre dans ce milieu qui nous est inconnu.
Un bleuet, assez rare d’en voir maintenant en France.
Nous parvenons aux premières cheminées, et passons entre elles, parfois dans des canyons, parfois dans des tunnels creusés a même le tuffe.
Oui, c’est bien le sentier qui passe par ce tunnel, on y voit la lumière au bout !
Ici passeront les plus légers et les plus agiles, en appui sur les maigres prises de l’arbre sec. Les autres, comme nous, prendront le sentier bis qui contourne la difficulté.
On s’élève ensuite avec quelques bons raidillons, s’agrippant aux racines d’arbustes, un peu plus loin à la corde équipant un passage difficile. On se retrouve très vite en hauteur vu la déclivité ! Quel spectacle…
Ces montagnes ont été les lieux de vie des premiers ermites chrétiens ici, puis des premières communautés de moines et de nonnes. On y trouve généralement une chapelle ou église, un refectoire, une cuisine, des cellules, des gardes mangers, des salles communes.
Ici, après un passage un peu délicat et aérien, on débouche littéralement devant cette église du VIII ème siècle (impossible d’en retrouver le nom…). De quoi se prendre un instant pour Indiana Jones !
Toutes les entrées en sont condamnées, mais quelques fresques sont visibles et à portée de mains sous le porche d’entrée. Incroyable état de conservation de ces peintures pourtant exposées aux outrages du vent, de la pluie, des sables, des graffitis des hommes et des altérations du temps, depuis près de 1200 ans…
Et après quelques descentes assez glissantes, on parvient par paliers sur le plateau.
Le spectacle qui s’offre à nos yeux est différent très rapidement. En peu de temps, nous sommes passés d’un contact corporel avec les cheminées lors de leur escalade, à des vues distanciée en empruntant le chemin des crêtes et vallons, qui nous a offert de magnifiques panoramas.
Nos photos ne rendent pas justice aux lieux car toute la région baignait dans cette lumière altérée par le sable en suspension dans l’air jusqu’à la fin de l’après midi. Sur place on voyait les couches de couleurs dans les tons roses à rouge, blancs et crèmes. Avec autant de netteté de trait qu’un pinceau géant aurait pû le dessiner.
Puis on retrouve peu à peu la plaine, on y croisera deux haras, et peu après le bus venant y déposer les premiers clients.
Deux chevaux chafoins ici paissent en paix sous cette purée de pois chiche (spécial Marylin et Mona 😉)
Des Turcs, chaque jour nous devenons un peu plus. Nous n’avons en 3 heures d’un parcours superbe, croisé personne !
Et nous voici revenus au village. Notre tracteur est garé juste derrière.
Non pas goûté au vin Turc nous sommes passé « à côté ». Avec Sophie nous étions assez sobre et monomaniaque , uniquement du Raki en mangeant et éventuellement de la bière entre les repas comme complément alimentaire.
On tâchera d’en goûter dès que l’occasion se présentera. Ici en Anatolie et depuis le départ de Cappadoce, on ne trouve pas d’alcool, ou alors il faut chercher les dark boutiques 😅
Auto/selfportrait, impec’, excellent!
Vous auriez pu croiser Pasolini. En fait, je pense qu’il passe et disparaît. Le vent, la poussière, c’est lui 🙂
Votre parcours est très personnel et presque frais, dans son approche ;))))… vu, lu et entendu d’ici. Ahahah!