Agri

Aujourd’hui on a poussé jusqu’à Agri, parce qu’on a pas été convaincus par l’hôtel qu’on avait repéré à Patnos et qu’il n’y a pas de camping par ici. Étape plus longue donc, de 350 kms, avec un détour pour aller voir les chutes de Muradiye.

Mais avant de vous raconter notre journée, un point éclair sur notre périple automobilistique :

Après 2 jours au Lac de Van, nous l’avons quitté ce matin pour remonter au nord, objectif mer Noire. Ensuite nous redescendrons sur Gaziantep où nous récupérerons le sidecar dont les pièces de rechange sont parties par avion ce soir.

Alors si on commence par le début, départ de Tatvan ce matin vers 9h. On a longé ce lac immense et magnifique, couleurs changeantes, dans tout le spectre des bleus verts, en fonction des jeux de lumière du soleil et des nuages, très gros et cotonneux aujourd’hui. On est à chaque virage, à chaque point de vue enchantés de ce que l’on voit et perçoit ici. Ce lac et ses contreforts de part et d’autre ont une aura singulière.

Et puis l’architecture des maisons change progressivement, dès le milieu du lac, on ne voit presque plus de maisons à toits plats, mais des maisons carrées, parfois en couleur, assez basses, aux toits à 4 pentes en tôle ondulée. Du même type que celles que l’on peut voir dans les steppes en Ouzbékistan. C’est que l’Arménie est proche, l’Iran également, les prémisses de l’Asie centrale commencent ici.

Les contreforts du lac sont de toute beauté, il y a là tout ce que j’aime dans les pâturages de Savoie, Haute-Savoie, Jura, mais à une échelle qui semble dix fois supérieure ! Les foins sont coupés, l’herbe étalée sèche, mais pas de botteleuses, l’herbe est montée en tas à la fourche, à la main !

Le petit détour par les chutes de Muradiye nous offre l’occasion d’y faire notre pause déjeuner sur la base des grillades d’hier.

Ah la petit musique des chutes d’eau, c’est toujours un plaisir qui ne se boude pas, même si celles-ci sont aussi modestes que leurs alentours (boutiques, restaurants) sont ronflants…

On monte toujours, régulièrement, les sommets que l’on voit émerger des nuages sont à 2900, 3200 et 3600 mètres d’altitude, de longs et larges névés zèbrent leurs pentes, presque de haut en bas. Il fait 20 à 23 degrés vers 11h, et 18 degrés plus loin sur le parcours cet après midi.

Les villages d’altitude sont rares, ce sont souvent des hameaux de quelques maisons seulement, on croise du regard des troupeaux vaches, veaux, brebis et moutons dans les pâturages bien verts, ou devant nous  sur la route. Si on avance la plupart du temps à 90 km/h, il faut toujours s’attendre à voir des animaux, en virage comme en ligne droite !

On constate également qu’ici la montagne n’est pas traversée de lignes haute tension, ni de pilones téléphoniques, c’est heureux !

On arrive à Patnos, on en repart très vite pour aller nous poser pour la nuit à Agri, à 1646 mètres d’altitude, soit la même que celle que nous avons quittée ce matin. La ville semble dynamique, commerçante et rurale, on y trouve tout pour la vie au grand air : cordes, tuyaux d’arrosage de toutes tailles, samovars, chichas, outils…