Départ d’Agri ce matin 8h, après un petit déjeuner spartiate. Quelques olives, du pain, un fromage improbable et du thé. La route, sur presque tout le parcours a encore été un régal pour les yeux et un plaisir de conduite.
Il est 13h, on vient d’arriver à Bayburt, qui était une étape sur la route de la soie, Marco Polo y aurait séjourné…
Mais on vous raconte tout de suite en images le parcours entre les deux villes.
La radio calée sur Kurdi FM, on roule sur des musiques du répertoire culturel Kurde et c’est beau, très beau. Je me suis endormi un soir au camping de Tatvan sur ces musiques, que j’avais déjà fort appréciées. Des voisins les diffusaient et ils chantaient sur elles.
Que ce soient les chants des hommes ou des femmes, ou encore le chant choral, on imagine à chaque fois qu’on nous raconte une histoire et qu’on nous livre ses rebondissements, ses attentes déçues, ses espoirs, ses joies, en prose… Parfois des passages sont parlés sur la musique…
… c’est fin et puissant, avec des solos instrumentaux à tour de rôle comme en jazz, une rythmique très présente, et parfois des techniques vocales qui font penser au chant avec frappe sur la poitrine ou sur la gorge, modifiant le son vocal émis au point de penser à… un traitement électronique de la voix !
Les instruments qui forment le socle de cette musique sont la zurna (sorte de hautbois), très s présente et prompte aux impros, et le dohol (tambour) puissant, sec et envoûtant, ensuite on en entend beaucoup d’autres selon les types de chant, voici ce que dit la wikipédia : le tembûr (saz et tambur), le biziq (buzuq), le oud, le qernête (balaban), le bilûr (kaval), la cûzele (duzala), la zirne (zurna), le kamânche, le santûr, le cembush (çümbüş), le daf, le dimbak (tombak) et le dohol. Lequel d’entre eux ressemble à s’y méprendre au violon, et un autre à l’alto ?
Quel bonheur que ce poste radio dans la voiture ! J’adore les vociférations comme les ronronnements du moteur Guzzi, mais il faut bien reconnaître que rien ne remplace la musique vivante ! Ça vous secoue et met en joie à l’intérieur !
Et puis nous arrivons à Bayburt. Petite ville au creux d’une vallée traversée par un torrent puissant. Sur l’une des collines, les murs d’enceinte de la citadelle. Une fois nos affaires posées à l’hôtel, on se met en chemin !
Une fois passé le mur d’enceinte, attirés par la musique, nous avançons jusqu’à l’intérieur carré d’une tour de défense… Pour trouver 3 musiciens qui répètent… Ce jour était celui de la musique !
NB : attention au niveau sonore élevé, je n’avais pas les moyens de moduler avec mon smartphone ! Pas de Zoom ni de bonnette, dommage !
Du free je vous dit !
On avait prévu d’aller en Iran, le contexte politique n’étant pas favorable à la sécurité des français là bas, mais aussi la crainte d’y souffrir de la chaleur, nous ont amené à y renoncer. On sait que vous en souffrez plus que nous en ce moment en France, courage !
Et puis la casse du cardan, qui rend caduque également d’aller en Géorgie et Arménie en side, ne sont finalement pas si déceptifs que ça…
Je crois qu’entre temps, nous sommes tombés amoureux de la Turquie, de ses habitants, de ses paysages, de ses musiques. Nous avons du coup pris le temps de nous laisser porter, puis de nous laisser traverser par ses énergies telluriques. Ici on est ancré très fort !
Hier à Patnos, alors qu’on cherchait notre hôtel, qui finalement ne nous convenait pas, un peu hagards, fatigués, on s’assied en ville prendre un café et un thé. Accueil chaleureux du patron… Qui n’a jamais voulu qu’on le paye, il nous a dit ça dans un grand sourire, la main sur le coeur…
Aujourd’hui à Bayburt, après avoir visité la citadelle, on s’arrête acheter quelques fruits, bananes et abricots. Le patron, dans un grand sourire, nous a serré la main et à nouveau a refusé qu’on le paye.
Un peu avant, une dame, de son balcon, nous a proposé gracieusement un ayran, ce délicieux yaourt battu qui se boit très frais. Nous avons décliné poliment.
Dans le parc sous la citadelle, une dame avec ses 4 enfants, est venue nous proposer des graines de tournesol grillées salées, nous avons accepté et échangé quelques mots.
Ces sourires et ces attentions pour les étrangers que nous sommes nous remuent très fort.
Dans l’est de la Turquie, on ne croise pas de touristes, ou très peu. Si on est très vite perçus comme tels (habillement, sac a dos, dégaine…), Nathalie avec sa coupe courte et cheveux blancs fait fureur et attire la curiosité sur nous !
Parmi les jeunes femmes, on voit autant de femmes voilées que non voilées, en revanche passé une trentaine d’années, toutes les femmes sont voilées. L’effet du mariage et/ou des pressions familiales une fois marié.e.s ? Cela nous a été confirmé.
Nathalie est donc une énigme de classification à résoudre, pour les hommes comme pour les femmes. Mais une fois l’identification faite, on est couverts d’attentions.
Oui Nathalie, c’est exactement ce que je pensais en percevant à travers les photos de Luc toute la subtilité des teintes du paysage. Même d’ici c’est beau, on ressent l’esprit des lieux.
Sur les photos, les cieux semblent agités sans perturber pour autant votre calme olympien.
Tengri veille sur vous.
Bises
PS : et pour l »Arménie et la Géorgie et l’Iran … la retraite peut être longue (je vous le souhaite), il faudra bien l’occuper !
Coucou Catherine, j’espère bien que c’est nous qui allons nous occuper d’elle ! Oui, tellement d’autres endroits, langues, coutumes, paysages à découvrir ! 🥰
Quel sens de l’accueil !!! Je comprends que vous ne soyez pas pressés de quitter la Turquie.
Et ces paysages infinis… on a l’impression que vous êtes seuls sur ces routes.
Oui, on a pu croire être seuls dans quelques routes d’altitude. C’est tellement différent les montagnes ici, on passe les cols à 2000 sur des 4 voies, et il peut y avoir une petite bourgade au sommet du col ! Comme il peut aussi que l’endroit soit désert, sauf quelques troupeaux. Sur ce tronçon, on a vu deux stations de ski ⛷️
Les photos ne sont vraiment pas å la hauteur de la splendeur des paysages. Photos de portable prises de la voiture 🙄