Départ d’Akçakale ce matin à 8h30. On a juste suivi la route sur 220 kms, stressante à souhait, moche et ennuyeuse. Cette route traverse de nombreux villages et villes, avec ralentissements et accélérations, car pour rester dans le flux, il faut se maintenir dans la vitesse générale. Le problème sur ce type de voie et de contexte est que si on respecte les limitations de vitesse, les camions, bus et autos débaroulent derrière vous se demandant ce que vous faites à 70 sur une limitation à 50, alors qu’il convient de l’aborder à 90 au moins… En fait tout le monde veut continuer à rouler comme hors agglomération, niant le fait qu’on traverse des villes et villages, avec passages piétons et parfois des feux.
Les chiens traversent quand bon leur semble, j’ai bien failli en écraser un aujourd’hui. J’ai du me déporter, mais pas de soucis, tout le monde connaît les contraintes. La voie de droite, sert de voie d’accélération, de bande d’arrêt d’urgence, de voie pour doubler si ce n’est pas possible par la gauche, de parking pour faire une course, voire de voie à contresens pour éviter d’aller faire son demi tour à un kilomètre… 200 kms sur ce type de route en vaut le double question tension nerveuse…
La montagne fait des plis jusqu’à la mer, la route passe entre les deux, sur 2 x 2 rubans asphaltés de 20 mètres au total. Il ne reste dans les passages les plus étroits, qu’environ 20 mètres de la route à la mer…
Notre pansiyon d’Akçakale occupait cette bande là et s’en sortait pas mal, grâce à la pente importante dans laquelle la maison était construite : nous étions 2 étages en dessous du niveau de la route, côté mer, et donc pas gênés par le traffic, avec une terrasse ensoleillée !
Hier, nous avions repéré sur la carte qu’à un moment, une péninsule était délaissée par la grand route qui passait au plus droit dans les terres. C’est par là, dans ces coins reculés que nous devions chercher à nous poser !
Ce matin donc, une fois passés Ordu, nous prenons la petite route qui fait le tour de la péninsule en virevoltant d’une crique à l’autre. Nous revivons à traverser de petits villages ou hameaux surplombants la mer ! Parfois on aperçoit un petit port de pêche en contrebas.
On s’arrête à la première crique accessible.
Un couple se baigne là dessous. On apprend que sur ce petit rocher vivent (et c’est le seul endroit en Turquie), 250 couples de cormorans !
On reprend notre route après cette pause, et découvrons ce petit camping en bord de plage de sable fin, qui ne figure pas sur la carte ni non plus sur Google Maps !
Ici on loue une tente carrée déjà montée. L’installation et le départ n’en seront que plus rapides ! Déjeuner, café, sieste, baignade.
Nos voisins ceuillent des mûres blanches et rouges, les arbres du camping en sont couverts ! Ils nous en apportent, avec de petits gâteaux sablés délicieux ! Teşekkürler ! (Merci !) Bon vous voyez maintenant qu’il y a des mots Turcs vraiment Turcs.
Je rebondis sur les pratiques peu catholiques (et pour cause) de conduite des Turcs. J’ai beaucoup aimé l’idée de se garer temporairement sur la voie de droite de la voie rapide, le temps de faire quelques courses. C’est vrai, c’est plus pratique d’avoir la voiture à proximité.
Il y a déjà longtemps de cela, au Sénégal, j’avais été admirative d’une excellente idée . Sur un genre de périph autour de Dakar, les habitants d’un quartier, à leur goût mal desservi par la bretelle de sortie à 2kms, avaient démonté la barrière de sécurité et s’étaient fait une petite sortie à eux, en sable tassé, qui obligeait à ralentir à 20 kms/heure, sur l’autoroute, pour l’aborder sans basculer dans le vide non protégé sur le bas côté . Ça c’est de l’initiative efficace pour désenclaver un quartier !
😂🔥 Idées de celleux qu’on écoute pas en effet !