Partis ce matin de la délicieuse plage de Aziziye. J’avais déjà écrit le post du jour hier fin d’après midi quand 4 vieilles* femmes et un vieil* homme étendent une bâche plastique de 6 x 6 m sous les mûriers. Ils nous demandent de déplacer les voitures et de bouger tables et chaises.
L’homme grimpe dans l’arbre et va tout en haut à une douzaine de mètres du sol ! Les voilà qui commencent en bas à déplacer la bâche pour le suivre dans ses mouvements dans l’arbre où il secoue abondamment chaque branche. Il se déplace d’une branche a l’autre debout, se tenant en équilibre agrippé à de petites branchettes, d’un pas sûr et précis. Il doit avoir 75 ans environ, il est souple et se contortionne comme un gymnaste pour changer d’étage car les arbres sont énormes et il y a loin du tronc aux extrémités !

Des enfants viennent à l’aide des vieilles femmes mais se fatiguent rapidement. Je prends le relais à un coin de bâche. Nous avons ramassé une bonne dizaine de grands seaux sous trois mûriers, un rouge et deux blancs. Après ça évidemment on est tout collant de sucre !
Malgré nos incompréhensions linguistiques, on a bien communiqué dans cette coordination collective. J’étais ému de les quitter, ils ont attendu longtemps que le tracteur vienne les chercher tous, elles et lui et le chargement. On a eu le temps de partager une limonade industrielle aux fruits rouges, un comble…
Ce matin la route a été surprenante encore, après une navigation dont Google Maps a le secret : de la petite route vraiment locale, en lacets, pentes à 10 degrés, tracteurs, chiens et troupeaux garantis. A nouveau, ce tracé audacieux n’existait pas sur la carte papier…
On grimpe très vite à 1500 mètres d’altitude, traversant des cultures de noisetiers, beaucoup de troupeaux de vaches, remplacées peu à peu par des moutons une fois sur un plateau aux airs de Jura du côté de la forêt de Joux.
On redescend sur Niksar pour rejoindre la grand route, large et roulante à 4 voies. On entre enfin dans Tokat, à 600 mètres d’altitude. On trouve notre pansiyon, y dépose nos affaires et repartons à pied direction la vieille ville.

Petite ville au commerce dynamique et soucieuse de préserver et faire connaître son histoire. Un musée ethnographique en retrace l’histoire détaillée et apporte surtout un contexte culturel important avec beaucoup d’objets quotidiens, des plus anciens aux plus récents, a chaque fois correspondant à un métier.
Une caravane de la soie attend (passe ?) en permanence devant le musée…
La citadelle on ne la verra que d’en bas car elle est en pleine rénovation.
Mais on est préoccupés par une mauvaise nouvelle : notre colis de pièces de rechange est bloqué en douane d’Istanbul depuis le 15 juin, on l’apprend maintenant, le 21… Mais surtout il manquerait un document qu’il semble complexe d’obtenir… Un ATR… document identifiant les pièces comme venant de l’UE et permettant d’alléger leur frais douaniers.
On a du renfort pour comprendre, traduire, faire des plans b, téléphoner… Merci Jean et Gene Vincent d’Alternative Side-Car, Virgile, Erhan, Brigitte, Catherine et Nicole de Moto Bel, et Murat Dike ! Pour des frais de douane estimés à 20 euros. Il serait en effet scandaleux que nous ne les payions pas !
En chemin on cherche à se donner du courage et on a envie de sucre… Mais on se dirige vers de petits gâteaux au miel de taille beaucoup plus modeste que ceux de la vitrine…
Ah, on a passé aujourd’hui avec succès notre 13eme contrôle de police !
Allez, la nuit, dormir, maintenant. Inchallah !

Bien minés par le blocage des pièces en douane quand même. Il va falloir prendre des décisions un peu à l aveugle puisqu’on a aucune idée du temps que ca va durer. On ne peut pas faire évoluer la situation et comptons sur nos proches. Quelqu’un a t il des entrées dans les douanes turques ? Ca nous arrangerait bien !