Gaziantep le retour. J’aime cette ville, contrastée, brûlante, poussiéreuse, ventée, basse, haute, populaire et cultureuse, traversée de jardins frais aux grands arbres agités par un vent bienveillant.
Nathalie a repris son leitmotiv : « marche à l’ombre ». Vrai qu’il fait chaud, et qu’au plus près des murs, on se sent plus léger.
Ce soir de l’hôtel, des lignes de jazz, joué en vrai, s’élèvent du bar d’en bas et nous parviennent au milieu des cris des jeux des enfants. Le mot Bar, on ne l’avait pas vu depuis notre départ de France. Le retrouver ici, sur panneau noir et LED rouge clignotant en texte défilant est un clin d’œil joueur, et pour d’autres une provocation.
Une trompette directement inspirée des phrasés d’Ibrahim Maalouf, prend place entre deux appels à la prière très mélodiques, c’est un vrai bonheur. Une sorte de profession de foi… De la laïcité. Qu’elle est belle, cette Turquie là.
Ce soir je voulais vous montrer quelques couvertures de livres que vous connaissez en français, mais peut-être pas dans leurs traductions Turques ? On les a aperçues il y a quelques jours dans une petite échoppe de Tokat, au vieux marché. Difficile de choisir, mais c’est ce qu’on a dû faire car il y en avait tant…
Toujours très émouvant que ces couvertures, qui nous préparent déjà très bien à l’idée qu’une traduction est une tentative, un acte de fraternité. Un acte d’hospitalité qui dirait à l’auteur quelque chose comme :
– Parce que traduire est impossible, je peux te proposer cette vision de ton œuvre, comme un possible, un pas vers elle. Mon texte ne vibrera pas comme le tien dans ta langue. Permets qu’il soit un ami du tien dans la mienne. C’est là ma seule ambition de traducteur.
M’enerve le petit prince avec ses cheveux jaunes et son mouton dessiné mais il faut reconnaitre qu il est grand voyageur. J ai l impression qu on le retrouve assez souvent quel que sout le pays. Vu en 2021 en ouzbekhistan .
Et en 2018 en Iran !