On est reparti à l’est ce matin, mais pour quelques kilomètres seulement.
Une courte halte au Maiden’s Castle. Il est aussi un musée mais apparemment fermé en ce moment. Ce château est lié à un autre, le Kiz Kalesi, comme posé sur l’eau, à quelques centaines de mètres de la plage éponyme.
Puis nous poursuivons par une petite route grimpant par quelques lacifs lacets jusqu’aux portes de l’enfer et du paradis.
Eh oui, l’entrée des deux établissements, dont l’annonce est ronflante et nous le verrons, captieuse, est au même guichet.
On s’y présente à poil parce qu’ici plus rien ne compte que le bilan de votre vie. Non je plaisante, quoique.
On prend deux billets à 75 TL chacun, soit 150 TL. Pour vous donner une idée, c’est 15 TL plus cher qu’au Musée de la Céramique de Gaziantep qui est un must.
On commence par l’enfer parce qu’il faut bien reconnaître que c’est « the place to be ». Regardez Poutine, Kim Jong Hun, Bachar el-Assad, et même Darth Vador, ils veulent tous y avoir la pire table et boire les plus infâmes poisons.
On ne les a pas vus, y’avait personne, qu’un grand trou très impressionnant, on marche sur des plaques de verre à environ 100 mètres au dessus du fond du gouffre. Le plateau entier de la terrasse bouge parce qu’il est suspendu par une architecture métallique d’enfer, normal. De face, on est à la hauteur de la voûte naturelle que forme la roche au dessus du vide. Terrifiant !
Ensuite on a voulu goûter aux plaisirs du paradis, on a descendu les 149 marches en gage de notre bonne volonté, et on est arrivé à l’entrée de la grotte…
Mais une ficelle rayée de blanc et rouge suspendait négligemment quelques affichettes… Comme on ne lit pas le Turc même sur le seuil du paradis, on se renseigne. C’est fermé pour travaux nous dit-on. Le Paradis fermé pour travaux !? La vache ! Allo St Pierre ?
Dépités, on remonte par l’ascenseur à un seul étage, qui mesure ici une cinquantaine de mètres.
Je vais voir le gardien et lui fait savoir que c’est se moquer du monde que de laisser les visiteurs payer le plein tarif alors que le Paradis est fermé.
Il m’emmène aux caisses et me montre l’affichette de l’avertissement. Je lui dit que je ne lis pas le Turc et que personne ne nous a informés de cette fermeture lors de l’achat. Il me dit dans un Français impeccable, « Mais c’est que vous êtes en Turquie ici monsieur ».
C’est alors que j’ai compris que cette histoire d’enfer et de paradis était un foutu attrape nigauds.
Bon, mon histoire, si elle est (presque) véridique, n’est pas tout à fait complète :
A la porte du Paradis se tient une petite église chrétienne du 3ème siècle, et qui fut consacrée à Marie au 5eme siecle. Elle est littéralement construite devant l’ouverture de la grotte.
Elle n’a plus son toit, reçoit les outrages des eaux de ruissellement de l’entrée de la grotte depuis toujours, mais les peintures du choeur sont pourtant superbement conservées.
Elles n’ont vraisemblablement reçu aucune protection pour se défendre des agressions par tags et autres gravages sauvages.
Des touristes s’y font des selfies, qui dit-on, auraient des vertus de restauration de l’image de soi.
Mais claire,tu ne connais pas l état de l enfer .
C’est pas faux.
Il est vrai que le paradis est dans un sale état en ce moment…
Vade retro Frank !
et un selfie devant l’enfer ça donne quoi ?
Ah, ceux là sont fortement déconseillés 🔥👹