Journée blanche aujourd’hui, pas d’objectif, de destination, de rendez-vous, de site à voir, pas de maintenance, faite hier sur la moto : nettoyage et vérifications diverses, contrôle des niveaux d’huile moteur, boîte à vitesse, pont. Ajouté un collier rilsan sur le support d’amortisseur de direction, mare de l’entendre vibrer en roulant, c’est un nouvel essai car les élastiques même gros, ne tiennent pas le coup.
Je vous ai prévenus au début de ce post, il n’a aucun intérêt si ce n’est celui de montrer comment après 4 mois de voyage, nous avons appris à cohabiter avec l’ennui, voire à l’apprécier.
Juste se lever presque comme d’hab, faire un thé généreux et costaud, après la Turquie on est devenus exigeants. Le réchaud Primus s’essouffle à l’essence (une fois nos deux premières cartouches gaz consommées, on est très vite passé à l’essence), comme la moto (je préleve l’essence dedans) il a tourné à l’essence frelatée, il s’encrasse donc beaucoup…
Tout ça pour vous dire que faire le thé, ça prend 1 heure, nettoyage du réchaud compris. Mais comme on a rien de prévu, tout va bien.
On prend le bateau demain soir à 23 heures à Patras. On doit être au port à l’embarquement pour 20h dernier carat. On y sera avant, on a prévu de faire un tour dans Patras et d’y déjeuner le midi.
Après le thé, lectures, mails, écritures, c’est l’heure d’aller piquer une tête à la plage. Soleil de plomb et lourdeur perceptible dans l’air.
Nathalie a pris à nouveau masques et tubas, moi, j’ai abdiqué depuis un moment. Elle est revenue satisfaite d’avoir vu de gros Bars et de belles Dorades, à l’aplomb des rochers du port.
Moi, j’ai vu les nuages se former au dessus de ma tête en faisant la planche. Un moment il y avait une série de lettres qui formaient « a i m e » ! Personne ne va le croire mais je le dis tout de même, il y avait même un point sur le « i ». Dingue non ? Et le dernier « e » était en fait une majuscule, grossière erreur, mais cet effort d’écriture spontanée était louable.
Après la douche de désalage, on se met à la pluche pour la salade grecque, devenue notre standard de déjeuner, en Grèce comme en Turquie ! Délicieuses tomates ici, poivrons itou, concombre, feta, olives, sel poivre, huile d’olive, et ce matin on a profité du réchaud pour faire du pain grillé à l’ail et huile d’olive, excellent dans la salade !
1 brugnon en dessert et on se fait le café Turc, tant qu’il en reste, avec 3 gâteaux grecs secs aux amendes.
Puis c’est la sieste, si prisée par nous et respectée nulle part, ni en Turquie, ni en Grèce, quelle plaie que de vivre sans… Il faut aller en Corse pour faire l’expérience d’une vraie belle sieste. Il nous faut donc y retourner au plus vite !
Comme hier, je me fais « piquer » par une punaise. Je pense, vu les traces, qu’elle ne pique pas mais pulvérise un jet d’acide qui brûle la peau. La bébête n’est pas agressive mais j’ai dû la coincer entre mon bras et mes côtes… Il y en a une grande quantité ici.
Je vois sur Instagram que la France brûle des Landes à la Bretagne, qu’on manque d’eau partout mais qu’on peut continuer à jouer sur les greens, sur Twitter je vois que nos députés ont voté une loi pouvoir d’achat… ne permettant pas d’acheter, que Poutine balance des bombes sur la plus grosse centrale nucléaire d’Europe, et que la Chine rêve de mener elle aussi son opération spéciale sur Taïwan.
On s’en va 4 mois et c’est le bordel !? Tssss
Et puis c’est le bain de l’après midi. Beaucoup d’allemands en culotte courte ici, des explorateurs de la zone humide du petit fleuve côtier qui se jette en mer sur la plage.
Hier, j’y ai vu une belle petite couleuvre, elle était très gênée de me voir et à commencé à se contortionner, cherchant à disparaitre de ma vue. J’ai fini par quitter les lieux pour lui éviter cet embarras, étonné moi aussi qu’elle se trouve là, entre ces deux eaux.
Puis on a partagé notre Mythos du soir, très fraîche, avec des olives, en devisant sur le temps : orage ou pas ? On décidé qu’on avait le temps d’aller au camion au port, s’acheter une pita et un souvlaki. Ciel magnifique côté mer, mais très menaçant côté terre…
A peine avions-nous croqué la première bouchée que les premières gouttes tombaient. On est rentré fissa, vite monter le double toit, planter les sardines, tendre les fils.
Tout va bien, tout est à l’abri. On peut se glisser dans la tente. On entend le tonnerre gronder un moment, quelques gouttes, 10 minutes de pluie à peine et retour au temps sec.
Partir est finalement très simple, revenir l’est moins, il faut du temps, des sas, des étapes, des rituels, et des journées blanches, un peu d’ennui aussi, sans trop…

« Partir est finalement très simple, revenir l’est moins, il faut du temps, des sas, des étapes, des rituels, et des journées blanches, un peu d’ennui aussi, sans trop… »
Merci de l’avoir formulé ! Revenir demande de la délicatesse, du tact, on confirme ! Rude peut être la rencontre avec ceux qui sont restés … 🙃🙃🙃🙃
Au plaisir intense de vous revoir Luc et Nathalie, à domicile ou sur les routes.
Oui ! Très heureux que l’on partage ça aussi ! On va se revoir c’est sûr, et avec grand plaisir 🌞🤩🔥
Quel rafraîchissant poème pour une amatrice de farniente !
… Je rentre de vacances et ne reprend le fil de votre périple que ce soir.
J’ai bien noté que vous écriviez des cartes à la famille le 3 août depuis Diakopto. Euh … j’voudrais pas dire, mais y’avait rien dans ma boîte aux lettres ?