Venise

L’arrivée sur Venise en ferry depuis Patras et jusqu’au nouveau port est étonnante. Le pilote est embarqué à bord du bateau l’entrée du chenal. De là, il faut presque une heure pour le remonter jusqu’au port, l’ensemble du parcours a dû être drainé profond pour accueillir ces gros bateaux. Durant ce cheminement on voit se dessiner peu a peu Venise, très à distance, peut-être quelques kilomètres en ligne directe…

Toujours épique le débarquement, on ne sait jamais à quoi s’attendre. Mais on peut dire que c’est plutôt efficacement géré.

Heureux hasard, alors que je regarde les voitures du pont inférieur monter la rampe, j’aperçois Éros, qui marque l’arrêt devant moi. On échange quelques mots de bons voyages et de longévité !

Retour à la moto, le GPS fonctionne, le téléphone capte le réseau italien 4G. On est à Venise ! Choc, émotion, ravissement ! On arrive au camping Rialto que je retrouve avec plaisir. Devant l’écart minimal de prix avec la tente, on choisi de louer un mini chalet pour la nuit, ce qui nous permet de ne rien démonter du sidecar.

Juste le temps d’un café et c’est tout, non en fait avec un croissant crème (on est en Italie !) et on file en bus a Venise, on y est en 10 minutes.

On a rendez-vous avec Alain, qui nous fait visiter le Venise qu’il aime et qu’il pratique, notamment son club de gondole où il passe pas mal de temps.

L’antre est un vrai repaire de passionnés, c’est aussi un atelier pour faire face à toutes les situations que peut rencontrer une gondole et son gondolier !

On continue notre butinages du côté de l’Arsenal, où on aime aller quand on est à Venise. On se promène là comme dans les pages d’un album de Corto Maltese.

On trouve ici dit Alain, encore quelques « vraies »  boutiques, de vieux accessoires, de drogueries, de glaces. Il faut bien chercher et accepter de se perdre.

On pousse la porte d’un bâtiment qui a été une église et qui est devenu lieu d’art contemporain, je suis honteux de ne pas me souvenir des noms des 5 artistes de cette composition sous forme d’installation, plastique, vidéo et sonore, qui a pour sujet l’océan. Je suis surtout happé par la nature rêche du lieu, dont le plafond, à 25 mètres de hauteur, est entièrement refait, alors que tout le reste est à nu dans son jus .

S’il y a une oeuvre, elle est là pour moi. Dans ce contraste entre l’ossature vieille et nue mais digne, et le plafond neuf mais qui paraît du coup trop bavard, et puis la qualité accoustique du lieu, qui lui donne vraiment une quatrième dimension.

On rentre épuisés au camping où on va couler à pic a la piscine, en restant au fond car le niveau sonore est tel a la surface que c’est indécent. Il faut replonger aussitôt pour être bien.

On dormira la porte ouverte cette nuit car il n’y a pas de climatisation dans ces petits chalets.