Ben voilà. On est revenu. On a retrouvé une maison toute pimpante, avec de délicieuses salades et du thé à la pêche au frais. Merci Azelle ! Et merci Blaise, qui a révisé nos vélos ! Nos enfants sont formidables !
La route ce matin commençait par une petite vingtaine de kms dans la campagne de l’Yonne, traversées de forêts, à basse vitesse car c’est tôt et tard que les animaux traversent les routes, puis de champs de tournesol, de maïs… Puis 200 kms par l’autoroute, pas badant mais on y avance vite. On a dépassé un camion Turc. Merhabat ! Bonjour !
Un arrêt pour petit déjeuner, retrouver les aires à la française, avec la carte de France des autoroutes près des toilettes. Puis rouler, jusqu’à l’entrée de Paris, porte d’Italie. Drôle de se retrouver là, à surveiller les radars à 70 km heure dans la cohue du périphérique Est.
Décharger le side-car, le garer dans la rue, il n’y a pas grand monde ce 16 août. Ranger et nettoyer le matériel au fur et à mesure, jeter un œil aux courriers arrivés. Ranger la bête dans son box, en faisant gaffe aux ruades.
Plaisir de retrouver la maison, les chattes, les tortues, le canari, sur qui les enfants ont veillé pendant ces presque 4 mois, du 04 mai au 17 août.
Nathalie a retrouvé de vrais vêtements, les réversibles sont au lavage.
Ce qui va nous rester de ce voyage ? Il est peut-être trop tôt pour le dire. On a beau avoir eu le temps de rentrer, on est encore un peu sonnés. Ça se voit d’ailleurs sur cette photo :
Ce qui restera assurément pour longtemps, ce sont des prénoms et des visages, des présences, des personnalités, des histoires, des lieux, des expressions, des rires, des regards, des moments, fugaces ou lents. Et puis les paysages, d’une nature généreuse, belle, variée, imposante et douce avec nous, infiniment plus que nous (humains) le sommes avec elle.
Ce qui restera je pense, c’est l’envie et peut-être même le besoin d’y retourner, parce qu’on a aimé, qu’on a manqué beaucoup, qu’on veut en découvrir encore, qu’on veut revoir aussi, et peut-être autrement.
Je pense à Micheline du camping du coeur et de l’amitié à Merisey, à son mari et à leurs résidents et clients, à l’ambiance chaleureuse qu’ils savent allumer et entretenir dans ces lieux chaleureux si rares, c’est en France dans l’est.
Je pense à Joris qui voyage à vélo depuis Nancy. Parti en mars, dans la neige, il est en Iran en ce moment. On s’est rencontré près d’Éphèse, qu’on a visité ensemble. Il est en Iran en ce moment près de Persepolis. Quelle courage et constance il faut à vélo ! Force à toi Joris !
Parfois il n’y a pas de prénom, parce qu’on ne les a pas échangé, qu’on ne les connait pas, mais tout le reste est là dans nos mémoires. Les sourires, les attentions, les paroles, les invitations, leur don du temps, d’énergie, de questions, et quand il y a des prénoms, c’est Murat qui nous a sortis du marasme de la première panne (cardan) entre Siverek et Gazientep, sa patience, sa passion et sa bienveillance sans limite nous ont sorti la tête de l’eau.
C’est Baran et Giuhlia, rencontrés à Tatvan, avec qui on a passé une si belle journée à se baigner sous la pluie, à faire du feu pour le thé au Samovar, à manger, à découvrir leur ville avec leur regard, à les écouter parler de leur vie et de leurs espoirs, avec un bel appétit de vivre.
C’est François et Marc, les 2 cousins à bord de leur sidecar Triumph 900. Duo de voyageurs qui insuffle à eux deux et autour d’eux une belle énergie contagieuse ! Ils sont en ce moment en Macédoine et rentrent en France. On s’est rencontrés la première fois à Alexandroupoli en Grèce, on s’est retrouvés à Goreme en Turquie quelques temps plus tard avec Mathieu et Romain, voyageurs à moto par les pistes. On a partagé de très beaux moments ensemble sous les ballons à air chaud, autour de Triumph, à la piscine, au restaurant…
C’est Muriel et Franck à bord de leur camion Magicargol, partis pour un tour du monde, et puis Marie Christine et Raphaël à bord de leur pick-up BJ70 Toyota, voyageurs impénitents et aguerris, rencontrés à l’Orient Camping de Konacik, près de la frontière Syrienne. Nos tâches respectives et collectives au camping (workaway), les parties de boules, la piscine, les discussions et les backgammon au raki du soir… Quelles belles rencontres cette panne de cardan nous aura amené à vivre ! Il faut juger les pannes à l’intensité de ce qu’elles nous font découvrir, elles deviennent alors des bénédictions !
C’est Merlin père, maître des lieux de Konacik, poète, sculpteur, marin, motard, charpentier, mécanicien, touche à tout de talent, et grand navigateur entre les langues. Fournisseur de perruques, amateur de comédies musicales, pour qui j’ai joué plus d’une fois « Singing in the rain » à l’harmonica.
C’est Merlin fils, qui vient chaque été en Turquie voir son père, depuis sa Hollande natale. Nos échanges et bricolages musicaux ont été pour moi une petite oasis dans cette grande contrée hors du monde de l’Orient Camping.
Et cette famille de cultivateurs qui nous a accueillis dans notre première panne d’essence frelatée juste devant chez eux, en pleine montagne, avec autant d’évidence que de joyeuse vitalité. Mehmet le père et Melike sa fille nous ont gâté de fruits et de thé tout le temps de notre attente et proposé de planter notre tente dans leur verger pour y passer la nuit.
Des échanges, parfois de petites conversations mais aussi des silences, quand on ne parvient pas à traduire, à se comprendre, alors le sourire ou le rire s’invite. On a connu ça avec eux.
Et le chauffeur de la dépanneuse qui a absolument tenu à nous inviter a déjeuner dans la montagne en route pour Alanya…
Et les 3 frères du garage moto Underground AK d’Alanya, et leur ami Adnan, avec quel tact ils ont fait leur métier tout en nous écoutant et en nous offrant le thé toute la journée ! Adnan nous a même accompagné jusqu’à notre hôtel quand le side a été remis en marche.
Et puis tous les autres, tant d’autres… Un policier qui après nous avoir contrôlé nous a donné une très belle adresse de lac à découvrir.
Un inconnu qui nous invite à sa table dehors à Gaziantep et nous fait découvrir ce qu’il aime manger ici quand il vient pour son travail.
Et ce pompiste qui après nous avoir servi en essence (il faisait une quarantaine de degrés), nous demande ce qu’on veut boire, thé ou café, et nous l’offre et nous invite à nous assoir à l’ombre.
C’est essentiellement en Turquie que l’on a fait toutes ces rencontres. C’est que c’est un pays hors normes dans lequel on a très rarement été vus comme des touristes mais considérés comme des voyageurs.
La première panne du cardan nous aura empêché d’entrer en Géorgie et Arménie, mais nous aura fait découvrir Konacik et Merlin et sa compagnie internationale des voyageurs, près de la frontière Syrienne.
Nous n’avons pas réalisé le voyage que nous avions prévu… Et nous n’avions pas prévu le voyage que nous avons réalisé… Peut-être est-ce ainsi qu’on voyage (et peut-être en va-t-il de même dans la vie) : on ne peut s’y lancer qu’en se préparant beaucoup, sachant que pas grand chose ne se déroulera comme prévu 🤭
Les contraintes et les aléas s’en sont mêlés durant ces 13.000 kms parcourus… 9.000 en sidecar, qui n’a pas démérité malgré l’adversité de l’essence, et 4.000 en voiture de location, avec laquelle nous ne pouvions pas sortir de Turquie.
Nous avions projeté de traverser simplement la Turquie pour aller ailleurs. C’était compter sans son pouvoir d’attraction… Nous en avons finalement fait le tour en nous approchant de ses frontières, happés par tant de charme…
Et au moment de la quitter, nous pensions déjà à la meilleure façon d’y revenir. Un de ces jours nous y retournerons !
Merci à vous cher.e.s ami.e.s, chères lectrices et lecteurs, ami.e.s et familles, vous nous avez porté de vos attentions dans tous les moments traversés et vos 250 messages de soutien, de conseils, d’humour, ont été importants pour garder le fil avec vous.
Merci Lydia, Sylvain et Sylvaine pour vos lectures des posts et images à maman pour la tenir au courant.
Merci à nouveau à la team de crise Franco-Turque qui a géré avec brio la relation avec les douanes d’Istanbul : Brigitte, Catherine, Virgile, Erhan, Halil, Jean et Gene Vincent d’Alternative Side Car en France et Murat de Klas Motors en Turquie.
Hoşçakal ! Au revoir !
😉😍✌️
NB : Ce blog va rester en ligne à la même adresse. Les 115 articles ont été écrits sur un smartphone, aussi certaines opérations n’étaient pas très simples à effectuer. Il est possible que j’ajoute un lien (notamment pour renseigner une adresse web) ici ou là et quelques images dès que nous aurons reçu notre nouvel ordinateur.
Coucou
Je viens juste de prendre des nouvelles après plus de 3 semaines de déconnexion 😎et vous voilà de retour
On a juste envie de vous bombarder de questions et je suis preneuse pour une séance d’ essayage des vêtements réversibles de Nathalie ( après le lavage😁)
À bientôt pour partager une tasse de thé je peux amener des petits gâteaux alsaciens🥨 bon retour
Vos écrits nous manquent bien.
Et puis des tas de questions restent en suspens.
Par exemple, c’est quoi des vetements reversibles: haut/bas?
Avant/arrière? Droite/gauche?
Bref il va falloir se voir rapidement.
Des grosses bises à vous 2 et bonne réinstallation
Ahahah ! Oui, il va falloir se voir bientôt pour évoquer ces questions en suspens ;=)
Et la 1200 GS ? Bien votre moto-tour Albanais ?
Bises !
Bravo pour ce beau voyage et merci de l’avoir partagé. Avez-vous un prochain trajet en tête ?
Bonjour Fred, merci de nous avoir suivis tout ce temps. Nous n’avons pas de trajet en tête pour l’instant, mais réfléchissons au prochain voyage. Belle fin d’été !
Chaque voyage laisse son empreinte…on garde tout, le bon et le moins bon car c’est ce qui rend le chemin unique ! Merci pour votre partage ! On attend le prochain départ !
Bises à vous trois 😉
Merci Céline et Greg pour vos lectures et encouragements ! Le prochain départ, oui ! Une fois qu’on y a goûté, on veut recommencer 🤩 Bisous 🥰
Merci pour ce partage et vivement le prochain voyage….
Merci pour tes lectures Claire ! Oui, on y pense déjà 😉