Nous voici donc repartis pour un voyage à trois pattes à bord de la fidèle V7 Guzzi attelée à sa fière nacelle Black Pearl. Quelques travaux réalisés cet hiver ont permis de faire taire les derniers hocquets de la bête depuis notre voyage de 2022. Dernier dégât collatéral, le filtre à essence qui s’était obstrué et déformé à force d’essayer de retenir toutes les impuretés contenues dans l’essence frelatée prise à Ermenek dans la montagne Turque. Ce plein malheureux nous avait valu des pannes à répétition, et ce, jusqu’au milieu de la Grèce, le circuit d’injection se bouchant régulièrement. Cet hiver, une ratatouille d’origine électrique m’a fait remplacer le capteur de phase et les deux fils et connecteurs haute tension de la liaison bobines-bougies ( l’un d’eux était cuit) que j’ai renforcés d’une gaine silicone haute température. Ces pannes m’ont poussé à faire une inspection soutenue du carrosse.
On s’est décidés à repartir en side cette année, mais moins loin, plus facile d’accès, les îles Grecques se sont imposées. Et puis celle d’Ikaria est vite devenue le but du voyage. A bord du bateau Patras-Venise il y a deux ans, nous avions sympathisé avec Eros, un Vénitien qui revenait d’un été passé dans sa maison d’Ikaria… Ça nous avait paru si incroyable ! D’abord, se prénommer Eros, habiter Venise, mais encore, avoir une maison sur l’île portant le nom du fils de Dédale, Icare… Sa façon de nous parler de son île d’adoption nous avait fait un peu rêver. Il fallait qu’on s’y rende…
Nous avons attendu la bonne fenêtre météo pour quitter Montreuil, le samedi 11 mai. Un peu fébriles de reprendre la route… A la fois excités de revenir à la vie nomade, et craintifs de revivre une série de pannes qui nous avait bien rincés…
Première étape cap sud-est pendant un peu plus de 400 kms, jusqu’à Mélisey, au Camping du Coeur et de l’amitié. La patronne Micheline et son compagnon sont toujours là, aussi accueillants, mais ils ont aujourd’hui fort à faire avec un important groupe de cyclistes rayonnant dans les environs.
On se retrouve à planter la tente entre une structure gonflable géante pour enfants alimentée en air comprimé par un moteur soufflant et des voisins charmants mais nostalgiques d’une musique techno suave qui n’est pas la nôtre. Bad start ici cette année, on part faire une ballade dans les bois attenants. Un parcours santé, comme s’il fallait nécessairement un but sanitaire ou historique pour se promener, un but donc, qui ne soit pas la promenade elle même. Il est tôt dans la saison mais on apprécie déjà la fraîcheur sous la voûte des arbres. Beaucoup de petites mares boueuses par ici, des coins à sangliers !
Quand on rentre, la pompe tourne encore, on file faire nos courses du soir et rentre pour assister, satisfaits, à l’arrêt des hostilités avec l’arrêt de la pompe et l’affalement des gros boudins qui s’en suit, sous l’oeil désolé de trois mômes dépités. Non mais.
Super ! Le retour du feuilleton annuel !
Salut Claire ! Et moi de te relire par ici 😉
Des bises de Serifos !