Deuxième étape, le Gothard, à environ 200 kms en direction du sud-est. On part sous un ciel menaçant et qui le restera toute la journée, avec quelques averses locales légères.
Ce tunnel est plus long que celui du Mont Blanc et à la différence de celui-ci, il est en parfait état, ce qui est rassurant. Il est de plus gratuit une fois qu’on a la vignette annuelle des autoroutes suisses (40 frs), soit environ le prix d’un seul passage sous le Mont Blanc (!).
Quelques kms avant la fin des 17 kms du Gothard, le flux des véhicules de l’autre sens s’est interrompu. Au sortir du tunnel, tous les véhicules de l’autre sens sont à l’arrêt, et ce sur la quinzaine de kilomètres qu’on fait pour trouver notre camping.
Celui-ci est posé en surplomb de la route à flanc de montagne. Avant la pluie, on a le temps de monter la tente, de partir se balader dans le village de Chiggiogna jusqu’à la première des cascades en vue… Magnifique chute, qui n’est pas avare d’embruns !
A nôtre retour de promenade, il commence à dracher fort, comme on sent très moyen le plat de pâtes dans la tente, on se tourne vers une pizza au restaurant du camping.
Ici ça échange naturellement en trois langues, on est dans le Tessin, Suisse Italienne. Si l’Italien est la langue principale, tout le monde ou presque est capable de converser également en français ou allemand. Cette agilité linguistique est un vrai bonheur pour les sens, l’esprit et pour le plaisir des langues !
La nuit est tombée, la pluie se lâche, s’acharne, il va bien falloir sortir et rejoindre notre tente… On distingue entre les feuillages, plus bas dans la vallée, les feux de croisement miroitant des véhicules, long serpent d’auto immobiles, à l’arrêt pour une raison qui nous restera inconnue. On a une pensée émue pour ceux qui n’étaient pas ce soir du bon côté de la route…