Bon, on vous a raconté la nuit de pluie et la montée des eaux au camping, on ne s’étend pas. Aujourd’hui on retourne à Venise, notre lettre en Chronochose Hyperfast à 49 euros n’est pas encore arrivée, et puis on a pas terminé nos visites à la biennale !
On reprend donc là où l’on s’était arrêté. C’est une église du XVIIIe siècle, Santa Maria dei penitenti, qui devient le théâtre de scènes aux personnages hybrides, étranges et inquiétants… Autant de figures et émotions de la condition humaine, entre tendresse rêveuse et folie brute.
Cette église après avoir été un refuge pour d’anciennes prostituées, est devenue un lieu d’accueil pour femmes réfugiées.
L’ensemble de l’énigmatique exposition « Hora Lupi » est composé de travaux d’Edith Karlson, sculptrice, Estonie, mais c’est toute une équipe qui a contribué à la scénographie et à la mise en espace.
Les personnages les plus incongrus, encombrants, menaçants, sont les deux géants qui s’affrontent au marteau, dans l’espace principal de l’église. Le visiteur ne peut faire autrement que de passer au milieu de leur combat.
Le chat à deux têtes semble plutôt timide, caché dans son antre. Les femmes elles, sont dans la peine et les pleurs. Les sirènes à corps humains et têtes de poisson, elles, semblent goûter au repos d’un bain de vapeur…
En ressortant, nous reprenons notre marche, nous sommes dans le quartier de Canareggio, dans le Ghetto juif. L’ambiance est ici bien plus authentique, on n’y voit plus de touristes, et on y voit de vraies boutiques faites pour les besoins des habitants. Venise s’y montre aussi moins démonstrative, plus simple, voire austère.
C’est enfin l’exposition de peinture de Zeng Fanzhi qui nous cueille, intitulée « Near and far, now and then ». Pas sûr que cette expo soit au catalogue de la biennale mais la curiosité nous y conduit.
Le bâtiment doit être une église désacralisée je suppose, il sert d’écrin sur deux étages, à une peinture colorée et généreuse de type impressionniste, à des dessins de paysages aux formats panoramiques qui invitent à la contemplation.
La taille des cimaises impressionne, c’est que la plupart des formats peints sont géants ! Pour ma part, ce sont pourtant les paysages au crayon noir qui m’ont retenu, peu avant la fin du parcours.
Cette photo montre une fenêtre dans une cimaise de la première salle à l’étage, on y voit une autre fenêtre de même taille dans l’alignement, sur la cimaise de la salle suivante, et on aperçoit dans celle ci, l’oeuvre peinte accrochée dans la troisième salle, par une troisième fenêtre.
Comme hier, nous rentrons harassés, mais si elle est fatiguante, la traversée de Venise à pied est aussi l’occasion d’une plongée dans l’espace temps de la ville monde…
Toujours rien au courrier, il nous reste à la recevoir demain pour pouvoir prendre le bateau de samedi…
Quel plaisir de vous retrouver dans ce nouveau périple …