Ce matin on part en direction des sculptures couchées de Faragi, appelées ici Kouros (sculptures). Elles sont présentes en deux lieux sur l’île de Naxos : Faragi et Apollonia, que nous visiterons plus tard cette semaine.
Puis nous visiterons l’église paléo chrétienne de Panagia Drosiani, bâtie au 6eme siècle. Je l’avais repérée depuis un moment déjà.
On accède aux Kouros de Faragi après une dizaine de kilomètres à l’est de notre camping. On entame ensuite une petite marche de 20 minutes environ, qui commence dans un cadre très verdoyant et ombragé pour se poursuivre sur un plateau puis une montée à flanc de colline.
Toute la région est riche en marbre blanc de qualité, on en trouve beaucoup et un peu partout sur l’île de Naxos, mais il est également exporté. Ce qui vaut aux montagnes des environs, des lacérations plus ou moins profondes et visibles.
Le premier Kouros est visible assez rapidement dans la première partie du sentier, sous les feuillages. C’est une statue de marbre blanc de Naxos d’environ 5 mètres de long. C’est un humain qui est représenté, sans doute un homme. Il est allongé sur le dos et repose la tête en bas car le sol est en pente, sa jambe est cassée au niveau du genou.
On ne sait pas pourquoi il se trouve ici et dans cette position. L’hypothèse la plus vraisemblable serait qu’il aurait été taillé sur place dans un gros bloc de roche de marbre, il se serait brisé lors des manœuvres pour le redresser, et il serait resté en l’état et dans cette position, vu l’énergie nécessaire pour le déplacer… J’ai mal pour lui, tout ce temps à rester la tête en bas… On a envie de lui sculpter un coussin et de lui glisser sous la tête, mais qui a envie de soulever un corps de 5 à 7 tonnes ?
Il y avait autour de lui une dizaine de personnes, des français et françaises, sans doute en stage de dessin, accompagnés de 2 profs, les guidant dans leur dessin d’observation. La scène était étrange et incongrue aussi ! Tous ces gens assis sur leur pliant, à regarder le Kouros sous toutes ses coutures et selon plusieurs les points de vue, comme dans une séance de dessin de nu aux beaux arts. On ne s’éternise pas.
Plus haut sur le sentier, après le plateau où pâturent des chèvres, à flanc de colline on trouve le second Kouros, de même taille et même style, dans la même position, dans le même marbre blanc (qui sous l’effet du temps, est gris), lui a les deux jambes cassées. Ses deux jambes, elles, sont droites, comme si elles s’étaient rompues, laissant tomber le corps entier en arrière, les jambes et leur socle étant restés debout. Un autre coussin de marbre serait le bienvenu pour lui également.
Sur le chemin du retour, petite halte là où nous pensions trouver l’entrée d’une piste pour rejoindre une église perchée sur la montagne, mais en vain. Nous ne faisons qu’entrer sur le parvis d’une chapelle où la piste s’interrompt.
Un peu plus bas, nous nous arrêtons voir cette très belle église, la plus ancienne des Cyclades nous a-t-on dit…
C’est l’église paléo chrétienne de Panagia Drosiani bâtie au 6ème siècle. Elle est fort bien conservée dans son architecture byzantine, qui s’est développé dans l’Empire byzantin entre la disparition de l’Empire romain d’Occident en 476, et la chute de Constantinople en 1453.
Une des caractéristiques de cette architecture est le contraste entre des murs extérieurs aux enduits sobres, et des intérieurs ayant recours aux boiseries peintes et aux mosaïque ou encore aux marbres.
Nous retrouvons la même sensation apaisante d’une architecture à taille humaine, faite pour protéger le pèlerin ou le moine, que nous avions trouvée dans les églises et monastères en Géorgie et Arménie.
Et c’est en reprenant notre route du retour que nous avons croisé – contraste ahurissant – tout un moto club en sortie ! Klaxon et sifflets pour notre side car, qui fait toujours son effet !
Daniele, des news ?