Ce matin on va super loin : 29 kilomètres ! J’en vois qui rigolent mais attendez, on va mettre tout de même 1h pour les faire, tant la route est belle et… sinueuse. On traverse des montagnes, de haut en bas et en travers, faire attention aux chèvres ! Apeiranthos est au centre de l’île de Naxos. Puis on poursuit sur la même lancée et direction Est pour se baigner et découvrir Moutsouna.
Apeiranthos est en vue ! Encore quelques lacets.
La moto fonctionne à merveille maintenant, depuis qu’on l’a nourrie au SP 100. Peuchère… Enfin, trop cher, mais sinon elle risque de tousser. C’est le prix de notre tranquillité.
Nous nous garons et voilà que débarquent une quarantaine de motos, ceux que nous avons croisé hier sans doute. Jamais trop a l’aise avec ces grandes démonstrations pétaradantes, on s’esquive fissa. Avec un peu de chance, on trouvera Petras plus tard.
Nous nous enfonçons au cœur du village, et je suis frappé depuis un moment par la diversité des portes d’entrée, sur cour ou jardin, ou de maison. Je vais en commencer une série photo. Cette petite main articulée a beaucoup de grâce.
Celle-ci est plus ferme et directe.
On trouve en chemin notre maison presque idéale : un mûrier rouge aux fruits délicieux et à l’ombre fraîche, un jardin plat dans ce village pentu, jolie maison aux entrées condamnées en pierre de pays… Mais… il n’y a plus de toit, les poutres sont tombées à l’intérieur, bref, très gros chantier et seulement un escalier piéton pour arriver jusqu’ici… Sinon vous faites quoi les 5 étés qui viennent ?
Fou, ce que chacune de ces portes raconte. Certes des histoires de rouille, mais aussi d’une gloire passée, qui a amené à la solution du fil de fer pour contrer la perte des clés, ou la déformation du chambranle, ou le renoncement à manifester son statut social par sa porte ? Tant d’histoires.
Nathalie s’essayant à l’imposition des mains sur un mur d’église, à moins qu’elle ne soit en train de se recharger 🤭
Fou ce qu’il faut lever la tête dans ce village accroché à un rocher. Partout l’architecture compose avec le terrain.
Et s’arrêter pour boire dyo hellenikous kafédès parakalo (deux cafés grecs s’il vous plaît) dans un petit troquet bien ombragé. On arrive maintenant à le commander en Grec, à répondre aux différentes options et à demander l’addition !
Et c’est là qu’on croise Petras (Président du club Moto-Guzzi d’Athènes pour ceux qui zappent) ! Il m’apprend qu’il y a là beaucoup de motos parce que plusieurs clubs sont de sortie en même temps. Il sort son téléphone portable et me montre, triomphant, une photo de moi sur notre side car, prise sur Sifnos ! Moment de stupeur…
Devant mon air héberlué, il me dit que c’est un ami à lui qui m’a pris en photo (et je m’en souviens maintenant) au camping Makis sur Sifnos et qui lui a envoyé la photo de ce rare spécimen de Guzzi avec un side-car !
On rejoint nos montures en discutant et faisons quelques photos avant de repartir de notre côté, non sans une haie d’honneur pour l’unique side-car de la concentration 😎 Incroyable ce petit monde 😉
Nous reprenons la route pour Moutsouna, à 11 kilomètres à l’est. Cette route est peut être l’une des plus belles, non seulement d’un point de vue de la conduite, mais aussi du paysage. On descend sur la mer, on y plonge, traversant des zones sèches et désertiques, comme des zones plus vertes où les feuillages nous font de l’ombre quelques dizaines de mètres. La route est étroite, mais le devient plus encore parce que la végétation y reprend ses droits, notamment des genêts dont les pieds poussent sur les bas côté au ras du bitume, la plante déborde donc de moitié sur la route !
Moutsouna est un petit village de pêcheurs, qui a aussi été celui d’ouvriers de l’extraction et du transport de l’émeri, roche métamorphique utilisée pour sa dureté particulièrement dans la fabrication de la toile émeri abrasive.
Sur la place, une sculpture d’ouvrier poussant un wagonnet d’émeri, rappelle cette mémoire locale.
Ces deux grues à palans qui servaient au transport du minerai par bateau, sont restées en place ainsi que les rails des wagonnets. La rouille lentement les grignote.
Une petite série de mezze prise dans l’un des petits restos du bord de mer nous ravissent les papilles. Un bain de mer et il sera temps de rentrer, en traversant l’île dans la largeur, d’une côte à l’autre : 38 kilomètres.
Me recharger au grand imposteur….tu plaisantes .