Notre side-car actuel, acheté d’occasion en 2016, est construit sur la base de la Moto-Guzzi V7 Stone de 2012, attelée à l’excellent châssis et panier Black Pearl d’Alternative Side-Car.
L’ensemble est un parfait compromis poids-puissance-couple-légèreté-simplicité. Il est stable et rassurant tout en restant joueur (plutôt à deux et sans bagages), dans les limites du freinage de la seule moto, car la roue du side-car n’est pas freinée dans cette version, c’est une option dont notre attelage est dépourvu. On pourrait penser que c’est dangereux, mais il n’en est rien, tant qu’on ne va chercher des freinages borderline !

La transmission est à cardan, sans autre entretien qu’une vidange de pont tous les 7500 km, en même temps que celle du moteur et de la boîte à vitesses. Le cardan en lui-même est sans entretien, après examen à 57.000 kms, il ne montrait aucun jeu anormal.
Le moteur est un bicylindre en V de 750 cc à simple arbre à cames et à culbuteurs. Il est refroidi par air lorsqu’on roule, mais plus du tout lorsqu’on est immobilisé. Ce qui peut transformer le moindre embouteillage en situation de surchauffe et de stress… À moto, on n’est presque jamais arrêté, mais en side-car, on l’est tout comme en voiture ! Cela fera peut-être l’objet de l’installation d’une turbine avec conduite d’air pulsé avant notre départ, si je parviens à réunir les ingrédients nécessaires à temps. Sinon, je suivrai les conseils de roulage de Jean Burdet : rouler uniquement à la fraîche, entre 8h et 13h.
Le moteur, s’il est mécaniquement simple et éprouvé (tradition) possède toutefois une alimentation par injection (modernité). Avec elle s’invite l’informatique : des capteurs en tous genres (de cycle moteur, de température d’air, de température moteur, de position de commande des gaz frais, d’analyse des gaz brûlés). Tous sont tous reliés à l’ECU (Electronic Command Unit) chargé d’optimiser la consommation et de minimiser la pollution.
La défaillance de l’un de ces capteurs ou la mauvaise communication entre eux crée au mieux une alerte au tableau de bord, au pire une panne immobilisante (vécu avec les 2 sondes lambdas l’été dernier). Nous partirons donc avec les capteurs les plus sensibles et de quoi nous aider à faire un diagnostic en cas de problème.
Notre précédent attelage était un Royal Enfield 500 avec le même modèle de panier Black Pearl acheté d’occasion en 2015. C’était un très bon ensemble également. Le mono-cylindre 500 Royal-Enfield n’avait pas l’allonge du bicylindre 750 Guzzi, mais il se défendait fort honorablement avec ses qualités singulières : légèreté, souplesse et une certaine bonne volonté (si j’ose dire), et bien sûr le charme indien de son Poum-Poum inimitable. Cette moto avec cet attelage sont craquants !

Avant de me remettre au side-car en 2015 avec le Royal Enfield, nous avions, avec nos enfants, fabriqué un side-car que l’on a attelé au vélo de BMX de mon fils Virgile en 2006. Chouette projet familial, avec dessins préparatoires, maquette en carton et tubes PVC, choix des matériaux chez Weber Métaux, pliage, brasure, ponçage, peinture, essais et roulez jeunesse ! Les buttes du bois de Vincennes ont été notre terrain de jeu pour ce side-car cross à émissions Zéro.
De mon premier side-car, en 1980, je n’ai malheureusement pas de photos personnelles. C’était un IZH Russe (IZHMASH ou Izhevsk Mechanical Works) 350 Jupiter 2 cylindres 2 temps de 1973, acheté d’occasion avec la moto et son châssis, mais sans le panier. J’ai donc dessiné un panier sur mesure, d’après photos sur de vieux catalogues, réalisé sa maquette à l’échelle en carton, que j’ai reportés sur des feuilles d’acier, galbées au marteau, ajustées et rivetées. L’ensemble avait été soigneusement enduit, poncé et peint dans son bleu à filets blancs d’origine. Un siège inclinable de Mini Morris et j’avais un beau sidecar.
C’est sur cet engin que je me suis fait la main pour la conduite side-car. Je circulais à l’époque entre la Haute-Savoie et le Jura, où j’ai essuyé les plâtres de mon premier « tout droit » sur une route de campagne à Andelot en Montagne, avec frayeur intense, et par chance, sans dommages. Les vaches s’en souviennent peut-être ;=) Dans cette période, je me suis aussi délecté à monter descendre le col de la Givrine enneigé durant l’hiver : j’avais attrapé le virus !
En voici une en jaune ! IZH 350 Jupiter 2 temps de 1968 – source : https://pin.it/3BfibeD
Sur la conduite sidecar, beaucoup de choses ont déjà été dites et écrites (voir ici), je ne vais pas en rajouter. Les esprits chagrins vous diront qu’on a les inconvénients cumulés de la moto et de la voiture. Ce n’est pas totalement faux : on est mouillé comme à moto sous la pluie, et coincé comme en auto dans les embouteillages… mais ce serait compter sans le plaisir inédit de piloter un engin atypique, qui vous invite, vous et votre passager.e, à danser avec lui !