Dans les environs proches de Bosa, tout au plus une quinzaine de kilomètres, on trouve une série de villages, Tresnuraghes, Modolo, Magomadas puis Tinnura, ce village des murs peints…
Ils s’envoisinnent tout autour d’un massif tranquille et peu abrupt, bien qu’on soit dans les hauteurs. On le sent à moto par les deux degrés de moins que sur la côte, et par une brise presque fraîche par moments.
On voit beaucoup de drapeaux Palestiniens en Sardaigne, ainsi que des affiches appelant à la reconnaissance d’un état de Palestine.
Et aussi beaucoup de Madones dans les villages, au bord des routes.
A Tinnura, village dit des « murales », l’artiste Sarde Pinna Monne a développé une série de tableaux sur les murs du village. Souvent des représentations de la vie paysanne qui saisissent par leur qualité d’intégration, on pourrait même dire de présence. D’autres artistes sont venus y apporter leurs regards. On compte au total 31 fresques dont 8 trompe l’œil.
Celle-ci est saisissante d’intégration : depuis seulement l’autre côté de la route, on ne sait plus très bien distinguer la réalité matérielle de sa représentation. Seules, les anachronies nous guident dans notre lecture.
Le Sieur Garibaldi, dans un portrait plutôt classique pour l’un des pères fondateurs de la nation Italienne. La muraliste reprend en peinture le cliché photographique des frères Alinari de 1867.
Ici on aime bien le côté solaire intense des blés mûrs, et la maison dans la maison, avec, de côté, la femme assise qui nous regarde.
Cette scène hyper réaliste de tonte, en trompe l’œil, trompe aussi notre représentation de l’espace car l’artiste se sert à merveille des surfaces, décrochements d’anciennes pentes de toiture, épaisseur d’enduits, pour faire place à cette scène ancienne de quelques siècles, au milieu de notre monde contemporain. Une sorte d’insertion visuelle qui secoue un moment nos sens.
Vous me faites rêver. C’est magnifique. Il me manque la petite brise.
Je vous embrasse