Je n’ai hélas pas pu vous envoyer le post du jour hier car je n’avais pas une seule barre de réseau en montagne ! Le voici donc aujourd’hui, en décalé. Avec un « Aujourd’hui » qui vaut pour hier, je posterai assez tard ce soir celui du jour.
Aujourd’hui nous avons quitté le petit camping de Sidé tôt ce matin, direction Pergé, site Gréco Romain à 60 kms à l’ouest, avant de poursuivre notre route environ 50 kms encore jusqu’au point de rendez vous avec Raphaël et Marie Christine. Nous avons prévu un bivouac au bord du canyon au dessus d’Antalya, mais voici déjà le récit de notre visite de Pergé.
Visiter tôt le matin est une chance, avec les grosses chaleurs de juillet, c’est devenu une nécessité !
Sophie, tu disais que la Turquie était très riche en sites archéologiques, c’est vrai ! Les voyageurs rencontrés ici nous disent que les sites sont non seulement nombreux mais très bien conservés, souvent mieux qu’en Grèce.
Au parking un mini bus, une voiture immatriculée en Russie, et notre sidecar. Il y a déjà sur le site un groupe d’une dizaine de personnes pour une visite en anglais, et nous deux.
On ne commence pas la visite par le début, cela permet de ne pas attendre et de ne pas se gêner.
Ce premier ensemble de colonnes au sol pose un défi aux amateurs de puzzle comme aux archéologues. Où vont-elles ?
Même question pour ces éléments sculptés…
Et pour ces blocs, cubiques ou parallépipèdiques…
On a le sentiment d’un travail de fouille et d’inventaire encore en cours…
Ici le stade, ses proportions et son état nous permettent de nous représenter l’espace des jeux qu’il a dû être…
Javelot, disque, course a pied, courses de chars ?
Ici c’est l’agora, place centrale du site, avec ses commerces tout autour…
On en voit ici le centre ci dessous.
Et puis c’est les bains, froids et chauds…
Avec un système de chauffage ici mis à nu…
Secouez énergiquement…
Et voilà le travail !
Un beau trône à base d’éléments… composés.
Et enfin le théâtre, qui sans égaler celui d’Aspendos qui est extrêmement bien conservé, a une aura particulière, comme chacun des théâtres que nous avons vu en Turquie. Le théâtre et son architecture bien sûr, mais le lieu, apporte à chacun son supplément d’âme. Ici c’est une colline, qui semble accueillir et soutenir le théâtre côté gradins.
Personne, c’est le moment de tester son accoustique !
Et puis nous reprenons la route parce qu’on a rendez-vous avec Raphaël et Marie Christine vers 13h. On bivouaquera ensemble ce soir sur un site déniché par Franck et Murielle de Magicargol.
On se met donc en route, pour une cinquantaine de kilomètres. C’est pas grand chose mais à 11h30 il fait déjà 39 degrés. Fort heureusement on s’élève un peu en altitude, on sera à 650 mètres au dessus de la mer.
On arrive après quelques déboires de position GPS WhatsApp, on finit par se retrouver au bout d’une piste, et le site est rien de moins que stupéfiant.
Un genre de jardin zen posé au bord à pic d’un canyon d’une centaine de mètres de profondeur…
Le premier plan des arbres, pins parasols est si tranquille, le second est si plein de risque et d’inquiétude, le troisième est la rive opposée, le miroir de la nôtre, et le quatrième plan s’étale en plusieurs plans de montagnes a la fois modestes mais puissantes et raides.
C’est là que nous passerons la nuit. Nous y sommes restés tout l’après midi, nous avions prévu beaucoup d’eau, de la pastèque du pain en galettes, du fromage frais de brebis, des bananes, et du thé froid parce qu’ici il est strictement interdit de faire du feu ou d’utiliser un réchaud à flamme.
Dans l’après midi, une Mercedes 4×4 arrive, plaques Ukrainiennes, 3 gaillards en sortent, ils préparent leurs drones enfilent leurs casque de vision et enchaînent les plongeons des drones dans la gorge du canyon, impressionnant ballet, d’autant qu’ils font revenir leurs drones en slalom dans les arbres. On suppose qu’il s’agit de professionnels, car ils maîtrisent parfaitement les évolutions, et à une vitesse stupéfiante. Ils parlent russe, le mystère restera entier. Qui sont-ils ? Des Ukrainiens parlant russe ? Des Russes voyageant en plaques Ukrainiennes ? Ils repartent comme ils sont venus, 2 heures après.
Nous avons vu passer plusieurs voitures ou motos, jusqu’à 23h30. Les pompiers sont passés en 4×4, ils nous ont implorés de ne pas fumer et de ne pas faire de feu. Nous nous sommes engagés à ne rien faire de tel. Nous avons vu passer 2 hélicoptères chargés d’outres d’eau pour largages sur des feux. Nous avons vu durant notre bivouac, plusieurs anciens foyers, pas tous entourés de pierres, ainsi que des bouteilles de verre cassées, idéales pour faire loupe sur les aiguilles de pin et lancer un feu…
Ci dessous, vous voyez Antalya tout au fond dans son halo de pollution, depuis le bout de la piste qui longe le canyon et en rejoint un autre.
Raphaël au carrefour des 2 canyons
La nuit tombe sur le Land Cruiser BJ75 et sur le side Guzzi V7 Stone. Sur nos petites pommes aussi, bien roussies après une après midi surchauffée sous les pins. Heureusement ventée en soirée mais encore chaude pendant la nuit.
Raphaël et Marie ont dormi dans leur 4×4, Nathalie et moi à la belle, Nathalie sur matelas posé au sol et moi, tout près en hamac.
Quel lieu, qu’elle ambiance, quel paysage, quelles forces s’y rencontrent !
On a dû crier très fort dans la nuit car à 1h30, des jeunes (je suppose) ont mis de la musique techno à fond sur leur sound système tout près de nous, pensant être seuls. Nos cris les ont rapidement convaincus de décamper !
Au soleil levant, nos ombres dansaient sur les rochers !
Hello à vous. je constate que Nathalie fait tomber des colonnes sur un site de l’Unesco… Bravo !
Mais quel bivouac e commun le soir ! C’était un moment génial.
Oui ! Génial ! Hâte de retourner en Turquie et plus loin ;=)
Probablement plus magique en avril qu’en juillet le lieu. Trop brulant å cette saison.