Aujourd’hui nous avons prévu de partir vers le sud-ouest d’Amorgos, à la découverte du navire Olympia, celui là même que l’on voit dans le film Le grand Bleu de Luc Besson.
Enzo (Jean Reno), apnéiste et plongeur d’exception est appelé d’urgence pour sauver un plongeur prisonnier de l’épave de ce bateau… Ça c’est la fiction.
Le 13 février 1980, le capitaine du cargo chypriote, en route pour le port de Tartous en Syrie cherchait un abris près des côtes d’Amorgos pour échapper aux vents violents du nord. Ses espoirs furent vains lorsque la mer en furie jeta l’Olympia dans la baie de Liverio où il s’échoua sur des rochers. Heureusement, l’équipage fut secouru et il n’y a eu aucune victime. » (Source : dustexplorer.com ). Ça, c’est la réalité.
Munis de nos serviettes et de nos masques et tubas, nous voilà transportés par une Guzzi V7 caracolante sur la route de type grand 8, dans les hauteurs de l’île, enchaînant comme qui rigole montées et descentes à 10 pour cent, virolets et larges courbes.
Tout à coup, on la voit, de loin mais bien reconnaissable… L’épave de l’Olympia, disloquée par le milieu, vrillée comme un lapin au cou brisé, repose en offrant son acier aux morsures du sel de mer.
On se gare et on descend à pied sous un soleil brûlant le petit sentier aux pierres bien usées : nous ne sommes pas les premiers à venir par ici ! L’endroit doit être très courru l’été… Mais comme il est tôt dans la saison, nous partagerons les lieux qu’avec quatres jeunes femmes Grecques.
Il fait si chaud qu’on se met de suite à l’eau, limpide, transparente et relativement fraîche. L’épave est là depuis 44 ans, la rouille l’a atteinte dans toutes ses structures. Le film Le grand Bleu a été tourné en 1988, soit seulement 8 ans après l’échouage du bateau, ce n’est donc plus du tout la même épave : celle-ci s’est considérablement altérée. Prudence !
On en fait le tour, sans s’aventurer dans la partie centrale où de grands pans d’acier de coque, de palans, de grue, ne semblent tenir droit que très aléatoirement. C’est assez grisant, sans doute parce que cela nous renvoie à nos imaginaires télévisés d’enfants modelés par les aventures de la Calypso et du commandant Cousteau, de Tintin et Milou et du capitaine Haddock, et bien sûr de James Bond. Mais cet univers de métal disloqué est aussi assez effrayant, et tous ces tubes sur le pont, que contenaient ils ? Et que transportait ce bateau ? Sur la plage on voit les restes d’ancienne pollution au goudron, des boules agglomérées ça et là.
On peut lire ça et là que les témoignages des habitants de l’île qui ont participé au sauvetage de l’équipage font état du fait que ce bateau était un bateau pirate, mais comment savoir ?
Ou plutôt, qu’a-t-on envie de croire à propos de ce bateau ? Par exemple qu’Olympia est son dernier nom, son premier était Inland… Ça c’est du destin.