Le monastère de Panagia Chozoviotissa, c’est cette tache blanche adossée à mi hauteur de cette montagne à 300 mètres au dessus du niveau de la mer. De l’autre côté, c’est Chora et ses dix moulins.
La photo est prise au raz de l’eau, près de la plage d’Agia Anna, après la visite du monastère.
La route pour le monastère se prend à Chora, elle est d’abord commune avec celle d’Agia Anna, puis celle du monastère longe la falaise jusqu’au parking où les escaliers commencent. On s’y élève très vite, la pente est forte et la chaleur caniculaire mettent à rude épreuve nos corps, mais quel point de vue se forme sous nos yeux à chaque pas…
La vue est juste irréelle, on a le sentiment de marcher au dessus de l’eau.
On ne voit que très tard le monastère en empruntant le sentier. Il doit être par contre visible de très loin depuis la mer.
Il ne ressemble à rien de connu en Grèce si ce n’est peut-être les monastères des Météores en ceci qu’ils recherchent également l’élévation, mais par des moyens architecturaux différents.
Depuis ce point de vue, on pense à une façade que l’on aurait plaquée contre la paroie. Les deux contreforts aux bases très larges, visibles ici, nous confortent dans cette idée.
Encore un petit effort et nous serons au pied du bâtiment.
Nous y sommes. Regarder en haut, vers le ciel est aussi grisant que regarder en bas, vers la mer. La façade s’élance sur 8 étages en direction du sommet tel un château dans le ciel.
Nous entrons dans le monastère par un escalier très raide et très étroit. Nous franchissons quelques 7 paliers, le premier desservant des cellules, puis des chapelles ou lieux de prières.
Curieuse décoration que cette reproduction modèle réduit de ce vaisseau militaire armé de canons… Sur le palier d’entrée de deux cellules. De quoi rappeler à chacun, tel un pense bête, que la folie meurtrière du monde n’est jamais très loin ?
Nous parvenons enfin jusqu’à une étroite terrasse, perchée à une trentaine de mètres au dessus du sol, soit à près d’une Tour Eiffel au dessus du niveau de la mer.
Nous apprendrons d’un jeune moine que l’édifice a été construit en 500 après JC, qu’il mesure 5 mètres de profondeur sur une cinquantaine de largeur. Qu’il a eu plusieurs âges, extensions et rénovations successives.
Dans l’une des chapelles, une peinture de Sainte Marie, dont les traits sont indistincts, tout son visage semble avoir été assombri au point que l’on ne soit plus capable d’en reconnaître que le contour, donnant à l’ensemble un mystère et une aura plus grande encore.
Cette Vierge Marie aurait été rapportée de Palestine, plusieurs versions existent quand à son histoire.
Elle serait l’icône à l’origine de la fondation du monastère par des chrétiens Palestiniens du monastère de Khozová, également connu sous le nom de Kozibá ou Chozèbá, situé à proximité de Jéricho, d’où le monastère tire son nom.
Selon une autre légende, pas nécessairement exclusive de la première, le monastère, ou la chapelle qui s’y trouve à l’origine à son emplacement, est construit grâce à une icône échouée sur l’île après avoir été jetée à la mer en Palestine, au cours du IXe siècle, pendant la période iconoclaste de l’empire Byzantin.
Dans tous les cas, le monastère semble posséder au moins un lien historique avec la Palestine.
Les quelques moines vivant encore ici aujourd’hui, 3 à 6 selon les périodes, accueillent eux même les visiteurs, à qui ils offrent avec beaucoup d’attentions, un loukoum au citron, un verre d’une boisson d’abbaye douce et sucrée au parfum dominant de clou de girofle, accompagnés d’un grand verre d’eau fraîche.
Ce matin là, l’eau n’arrivait plus au tuyau d’alimentation du monastère, ce qui ne semblait inquièter personne parmi les moines. Ils trouveraient bien une solution, avec le sourire.
Plusieurs années après, je garde encore le goût du loukoum à la rose et du thé dans ce beau lieu suivi d’une baignade dans une petite crique en contrebas
Nathalie, elle a l’air de plus en plus grecque.
C’est beau l’effet caméléon !
😉