Nous voilà à Naxos. Nous y étions venus, en famille, c’était il y a 18 ans !
L’arrivée au port est reconnaissable par le portique appelé ici Portara marquant l’entrée du Temple d’Apollon, construit à l’époque du tyran Lygdamis, vers 530 avant J.C… Pour des raisons non élucidées, le temple est resté inachevé. Les tyrans sont heureusement aussi inconstants qu’inconsistants, et ça reste visible très très longtemps 😆
On est pas fâché de retrouver la terre ferme et on ne perd pas de temps : enlever les sandales, remettre les chaussures fissa, sortir le side et direction Le Maragas camping à 5 km au sud.
Bon accueil ici, le site est très vaste, couvert d’eucalyptus, radiata ou globulus, Nathalie hésite à se prononcer, mais leurs feuillages nous donnent une belle ombre, complétée par une couverture de cannes de roseaux au dessus de la tente. Comme ici le Meltemi est la plupart du temps très énervé, on n’a jamais trop chaud. Les communs sont propres et entretenus, la wifi ne vient pas jusqu’à nous mais ça nous protège un peu des horreurs du monde, relativement parce que j’ai la 4G sur mon portable 😬
Au moment de s’installer, que vois-je !? Une Guzzi 850 T3 de 1972, restaurée magnifiquement, noire à filets blancs. Et qui la pilote ? Petros, le président du club Guzzi d’Athènes en personne. Ils se réunissent ici et seront bientôt une douzaine pour la rencontre de ce weekend. Il me donne sa carte et un beau sticker à coller sur la moto et m’invite à passer à leur club à Athènes. Peut-être se reverra-t-on ? Pas sûr car nous sommes au camping et lui dans une location du Maragas.
Une fois installés au camping, on file à Chora (Naxos) pour sentir un peu l’ambiance de la ville.
Ici nous sommes dos au portique d’Apollon et regardons vers le nord est. Des bribes de souvenirs reviennent, notamment de cette jetée, de sa forme, et de sa fonction de piscine puisque la jetée casse le vent et les vagues et permet des baignades en eau calme de l’autre côté. Je me souviens de ça.
Le portique. A gauche, vous pouvez deviner Nathalie aux ailes déployées, au moment où elle va prendre son envol, c’est imminent mais je n’ai pas la photo qui en atteste, vous devez me croire sur parole.
Et ici la jetée, le portique est derrière nous, et l’on voit Chora devant. A droite de la jetée, l’espace baignade.
Cette Chora (car beaucoup des villes principales des îles des Cyclades s’appellent Chora) a la particularité d’avoir des ruelles très étroites, c’est l’influence de sa période Vénitienne qui a particulièrement imprimé sa touche sur l’architecture.
Un passage-escalier, comme on pourra trouver ailleurs un passage pont. Un petit air des Villes invisibles cette Chora là.
Une ville, où l’on fait du vélo sur les murs.
Et où les restaurants occupent les rues.
Ici se trouve l’entrée du centre culturel des Ursulines, à l’origine école de formation des élites féminines de l’île qui a toute une histoire depuis que les soeurs de la société de Jésus l’ont fondée en 1628.
On trouve dans le bâtiment beaucoup d’objets sous vitrine : du matériel d’apprentissage, manuels et cahiers d’exercices, trousses, compas, plumiers, et beaucoup de livres, la plupart en français.
Carte à vocation pédagogique ? Ou catalogue de ressources participant de l’esprit du capitalisme ? C’est qu’il existe dans la même collection, des cartes de « L’empire Français », euphémisme pour parler des richesses bien mal acquises de nos colonies. J’ai eu ces cartes dans mon école primaire, mais plus gênant : on les a vues dans une classe de nos enfants… Sans aucun mot de contextualisation en classe. Il y aurait un sujet de thèse à faire sur l’impensé colonial dans la formation des professeur.e.s des écoles… aujourd’hui encore.
A l’étage inférieur se déploie le musée archéologique de l’île de Naxos.
On y trouve beaucoup d’objets du quotidien, de culte ou d’agrément. On y trouve également des sculptures, comme cet homme et cette femme sculpté.e.s (une trentaine de centimètres), ils sont datés de 2.800 à 2.300 avant J.C
Petit Monsieur au pied cassé.
Grande Madame bien conservée.
Cette statuette en terre cuite (une vingtaine de centimètres de hauteur date de « la période Grecque » (sans plus de précisions). Les traits de son visage, son expression, sont incroyablement vivants !
Et à l’extérieur, privé, très riche d’essences et de fleurs.
Plus loin, on découvre la caverne d’Ali Baba ?! Rendons au Guide du Routard la trouvaille car l’adresse vient d’eux. C’est une boutique qui vend de tout, de qualité, à petits prix, garanti local et non industriel…
On y achète du vin, du miel, du fromage, du raki au miel, du nougat de Naxos (imaginez une hostie géante avec du nougat au milieu) : voilà comment multiplier les fidèles sans l’église Orthodoxe !
Voilà donc le vin blanc. Oui je sais, il est plutôt jaune, oui je sais, il est vendu dans une bouteille en plastique. Ne vous inquiétez pas, s’il est assez déroutant, il n’est pas sans intérêt. Il me rappelle le vin que l’on buvait chez ma tante Noémie en Italie (c’était du vin rouge et non du blanc comme ici), qu’on allait tirer au tonneau, et qui était déjà aigrelet à peine mis dans le pichet. Il vous laissait en bouche l’idée du vin, un qui serait venu du fond des âges, peut-être de Rome, qui sent la vigne, que le tonneau de bois a façonné, et que le temps aurait altéré un peu trop vite. Un vin authentique et modeste.
Et puis c’est l’heure du coucher de soleil, il faut filer jusque sur la plage !
Cette photo, juste pour vous énerver un peu. Les bobos en retraite sont vraiment des scélérats 😎😅
C’est l’île de Paros que l’on voit sur la gauche. Ce point de vue sera notre programme TV pour quelques jours à la même heure ou presque ! Et, au contraire de BFMTV ou Cnews, c’est sans risques de propagande lobotomiesque.
Ouahou, la couleur du vin ! Ca ne viendrait pas d’un laboratoire d’analyse médicale ?
Maintenant que tu me le dit… 🤔😵💫
Nathalie, toi aussi tu vole ????? 😂
Je ne comprends pas ta critique sur la carte de France; c’est important que les élèves sachent qu’en Bretagne, il y a des vaches bretonnes, non ?
Oui, c’est important de le savoir, et tout dépend de ce qu’on en fait. Mais ce qui reste c’est un inventaire des biens, ressources et richesses. C’est particulièrement choquant sur les cartes (du même éditeur) de « L’empire Français » (Vietnam, Laos, Cambodge)
Le vin ? Comment dire, il m a fait penser au ménage…l alcool à bruler peut être ? Fromage, miel, nougat, olives et rakomelo exellents. Il faut accepter de perdre un peu.